- ANTICYCLONES
- ANTICYCLONESOn donne le nom d’anticyclone à une cellule de hautes pressions atmosphériques. La représentation habituelle du champ de pression atmosphérique, sur les cartes météorologiques, à l’aide du tracé des isobares à un niveau déterminé (par exemple le niveau de la mer) met en évidence les anticyclones sous la forme d’un ensemble d’isobares fermées sur elles-mêmes, entourant un centre où la pression est maximale par rapport aux régions environnantes.La circulation des vents autour d’un anticyclone s’effectue dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord et dans le sens inverse dans l’hémisphère Sud. Au voisinage de la surface terrestre, les vents sont quelque peu divergents, à partir du centre anticyclonique, mais en altitude ils tendent à s’écouler parallèlement aux isobares.On notera sur la coupe verticale que les surfaces isobares dans un anticyclone forment un dôme au-dessus du centre de hautes pressions. Si donc l’on représente la topographie d’une surface isobare déterminée, celle-ci dessine une «bosse» dans le cas d’un anticyclone (et un «creux» dans le cas d’une dépression).Anticyclones thermiquesLes anticyclones thermiques sont liés à la présence de masses d’air froid; leur formation s’explique par le simple fait que l’air froid est, toutes choses égales par ailleurs, plus dense que l’air chaud. Si l’on se rappelle que la pression atmosphérique qui s’exerce sur une certaine surface est égale au poids de la colonne d’atmosphère qui la surmonte (équilibre hydrostatique), on comprend qu’une colonne d’air froid, plus lourde qu’une colonne d’air chaud, exerce à sa base une pression plus forte. Les anticyclones thermiques sont soit quasi fixes, soit mobiles. C’est ainsi qu’en hiver, sur le continent russo-sibérien, les masses d’air très froid, qui prennent naissance par suite de l’important rayonnement du continent couvert de neige, donnent naissance à un puissant anticyclone quasi permanent. D’autres anticyclones, liés aux advections d’air froid migrateur qui s’écoule sur la face occidentale des dépressions mobiles liées aux perturbations atmosphériques, sont eux-mêmes mobiles avec l’air froid qui leur a donné naissance. Lorsque l’on s’élève en altitude, la pression diminue plus rapidement dans l’air froid que dans l’air chaud [cf. MÉTÉOROLOGIE], de sorte que les anticyclones froids s’effacent très rapidement en altitude: le puissant anticyclone russo-sibérien d’hiver n’existe souvent plus à partir d’une altitude de 2 ou 3 kilomètres.Anticyclones dynamiquesContrairement aux anticyclones thermiques, les anticyclones dynamiques sont des anticyclones chauds; comme la pression diminue plus lentement, à mesure que l’on s’élève, dans l’air chaud que dans l’air froid, il en résulte que les anticyclones chauds persistent en altitude souvent jusque dans la basse stratosphère; ils jouent ainsi un puissant rôle directeur de la circulation atmosphérique et on leur donne parfois pour cette raison le nom de centres d’action . De puissantes dépressions froides (persistant donc en altitude) quasi stationnaires jouent aussi un puissant rôle directeur. On donne parfois à ces dépressions le nom de centres d’action négatifs; par opposition, on réserve le nom de centres d’action positifs aux anticyclones dynamiques.Les anticyclones dynamiques, dont le plus connu en Europe est l’anticyclone des Açores , présentent la particularité d’être quasi stationnaires (quoique susceptibles de déplacements saisonniers ou occasionnels) et constituent un élément essentiel de la circulation atmosphérique générale.En moyenne, il existe autour du globe une chaîne plus ou moins continue de hautes pressions dynamiques, fractionnée en cellules anticycloniques centrées le plus souvent sur les étendues océaniques, au voisinage des latitudes subtropicales (300 env.).Pour la raison déjà exposée – diminution de la pression, plus rapide dans l’air froid que dans l’air chaud à mesure que l’on s’élève –, l’axe des anticyclones dynamiques subtropicaux s’incline en altitude vers l’équateur, mais aussi vers l’ouest; cela tient au fait que la partie orientale de ces anticyclones, où les vents ont une composante dirigée du pôle vers l’équateur, est généralement plus froide que la partie occidentale de ces mêmes anticyclones, où les vents sont d’origine tropicale ou équatoriale, donc plus chauds.On notera qu’au-dessus des anticyclones chauds s’observe une tropopause élevée et une stratosphère froide, tandis qu’au-dessus des anticyclones froids la tropopause est relativement basse et la stratosphère chaude.La théorie fondamentale complète de la circulation générale de l’atmosphère, et notamment de l’existence même des anticyclones dynamiques subtropicaux, reste encore à formuler.
Encyclopédie Universelle. 2012.